Tourisme

Cueillette de bleuets

La cueillette du bleuet à Saint-Thomas-Didyme a toujours été une activité humaine et économique importante.

Dans les débuts de la colonisation, les pionniers cueillaient le bleuet à la main, au peigne et à la tapette sur les parterres de coupe forestière. Après le passage d’un feu de forêt, la manne bleue se faisait encore plus abondante.

On devait cribler le bleuet avant de le mettre dans des boîtes faites de bois de peuplier-faux-tremble. Ces boîtes devaient respecter certains standards de construction et le bleuet devait être mûr et de belle qualité. On couchait souvent dans des tentes que l’on avait dressées là où le bleuet abondait. Ces abris comptent pour seule commodité un petit poêle à bois qui sert à faire sécher le linge et à préparer de temps à autres des repas chauds. La période de cueillette qui durait quelques semaines était physiquement très éprouvante car il fallait souvent transporter les boîtes de bleuets sur son dos sur de longues distances.

À partir des années 1960, la récolte commence à s’industrialiser. Des études menées sur la production du bleuet permettent d’en optimiser la culture. Dès lors, on assiste à une véritable révolution dans les modes de culture et de cueillette.

On a développé des machines capables de déchiqueter le sol et les pieds de bleuets afin de favoriser l’éclosion de nouvelles pousses prolifiques. Cette opération évite de brûler le sol et de détruire la matière organique. On contrôle l’envahissement des champs par les mauvaises herbes par l’épandage d’herbicide sélectif et écologique.


On amende les sols pour qu’ils atteignent les paramètres idéaux de fertilité et de composition. On a ainsi trouvé un débouché extraordinaire aux écorces du bois de nos scieries qui, une fois broyées et épandues sur le sol, augmentent l’épaisseur de la matière organique et contribuent à une meilleure production. Finalement, on disperse des ruches d’abeilles sur l’ensemble du terrain pour une pollinisation maximale.

Les méthodes de cueillette se sont elles aussi raffinées. On voit de plus en plus des ramasseuses à traction motorisée. Et les journées de cueillette, bien que encore ardues, ressemblent de plus en plus à un pique-nique familial.

Même s’il existe toujours une demande pour le bleuet sauvage, dit biologique et que plusieurs personnes continuent annuellement de sillonner les territoires de coupes forestières à la recherche d’une “talle”, on dénombre actuellement près d’une vingtaine de bleuetières sur notre territoire. La plus importante est la bleuetière coopérative de Saint-Thomas-Didyme. Fondée en 1977, elle compte près de 30 membres. On y cueille environ 1 million de livres de bleuets annuellement.

Cette bleuetière met annuellement à la disposition de la population en général et des touristes un espace d’auto-cueillette situé à proximité du poste d’accueil.
On accède à la bleuetière coopérative en empruntant l’avenue du Pont, la route du Dumais, le deuxième rang et le chemin de la bleuetière. Elle est située à environ 7 kilomètres du village.