Premiers Colons
Ils étaient humbles et petits dans le sens qu’ils étaient pauvres, sans moyen ni appui extérieur, dépourvus de plan d’ensemble, souvent victimes d’accidents qui les acculaient au bord du néant.
Le clergé diocésain fonde en 1918 La Société de Colonisation de Chicoutimi – Lac-Saint-Jean et on concède volontiers à cette société la venue de plusieurs centaines de colons. Sous sa protection, se construisent des maisons aux alentours du terminus ferroviaire de Roberval et à Péribonka vu la communication par bateau entre ces deux villes pendant la période estivale (capitaine Simard).
En ce qui concerne le côté financier, rien n’est plus imprécis. La prime de défrichement allouée dans le but d’inciter les colons à défricher au moins cinq acres de terre par an, n’est qu’une minime compensation si l’on considère le travail abattu. D’ailleurs, cette prime n’est même pas versée en argent, mais bien en « pitons », ces derniers échangeables auprès de l’agent de colonisation contre diverses fournitures comme des étoffes et des graines de provende (mélange de farine et de graines de légumineuses donné au bétail à l’engrais).
Les premières familles arrivées dans les limites actuelles de Saint-Thomas-Didyme, sont Ernest Dufour en 1899, Louis Fournier en 1900, Chouinard (prénom inconnu) en 1905, Joseph Bouchard en 1912, Alfred Potvin, Philias Laurendeau, Joseph Fournier, Georges Tremblay, Louis Côté en 1913, Zéphir Girard en 1914, Joseph Paquet, Jérôme Gravel en 1915 et Joseph Simard en 1917. Ces derniers s’établissent à la suite des résidants de Normandin sur les rangs X et XI Canton Girard. Le premier qui ose défier la forêt pour pénétrer dans ce qui constitue maintenant le village de Saint-Thomas pour s’y établir est Méridé Boivin en 1918, suivi d’Oscar Leclerc et d’Alfred Desjardins en 1919.
[/one_half]
En 1921, le nombre de familles résidant en ce noyau fait qu’on parle déjà d’un petit village. Aussi, avec le chômage qui sévit un peu partout dans la province, on voit arriver de nouvelles familles venant de Charlevoix, Beauce, L’Islet, du Nouveau-Brunswick et même des États-Unis. Elles montent leurs bagages et leurs provisions à dos d’hommes et, pour les mieux nantis, avec des chevaux attelés à des traîneaux ou des voitures à roues. C’est donc à ces braves gens que nous devons l’exploitation première de nos terres qui font notre fierté et notre richesse aujourd’hui.
En 1927, les Landry et Duguay arrivent pour travailler dans la forêt pendant l’hiver, épouses et enfants suivent au printemps. L’inondation à Saint-Méhode en mai 1928 oblige les Darveau, agriculteurs, à monter plus au nord sur des terres à coloniser. Ils apportent les machines agricoles, les animaux, et tout ce qu’ils peuvent récupérer.
Et puis, survient la crise économique en 1929. À Val-Jalbert, où l’usine vient de fermer ses portes, on songe aussi à monter plus au nord, les villes n’offrant aucune sécurité d’emploi, le krach économique se faisant ressentir dans tout le pays. Certains laissent derrière eux des domiciles bien nantis et des terres fertiles mais, faillite oblige, il faut tout recommencer à zéro. Cette année critique voit arriver les Roberge, certaines familles Tremblay et bien d’autres qui viennent se greffer à la population locale.
Pour tous ces valeureux pionniers, nos ancêtres, continuons l’œuvre amorcée il y a près d’un siècle pour que notre descendance, à l’aube de l’an deux mille, continue de toujours aller de l’avant pour le mieux-être de notre paroisse et de l’humanité.